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Spectacles

Eloïse Léger

Artique

//Théâtre

//Mise en scène Célie Pauthe

Bérénice est Reine de Judée, Titus a soumis Jérusalem. L’étrange amour qui lie l'empereur à Bérénice est tout le sujet de la pièce que Racine lui-même voyait comme une épure tragique. À mi-chemin entre l’intime et le politique, Célie Pauthe fait le choix d’une mise en scène toute en nuances qui s’offre un détour inattendu par l’oeuvre de Marguerite Duras.

Lors de la bataille de Judée, Titus détruit le Temple d’Hérode. Et pourtant, Bérénice l’aime et le suit à Rome, où il doit l’épouser. Le jeune Empereur tiendra-t-il sa promesse ? Et que deviendra Antiochus, lui aussi épris de Bérénice ? Célie Pauthe enchevêtre la partition racinienne avec des extraits de Césarée, un court-métrage de 1979 inspiré à Duras par la figure de la reine exilée. C’est donc via l’univers de Duras, sa prose, sa voix, son obsession des amoureuses radicales, que l’on aborde la pièce de 1670 et son thème antique, dans l’entrelacs des temps et des langages. Dans l’atmosphère feutrée d’un salon nimbé de voiles et enseveli de sable, portés par de grands acteurs, les alexandrins raciniens sont les armes acérées de la guerre que se livrent sous nos yeux l’amour et la raison d’État.

février 2020

Artique

//Théâtre

//Mise en scène Anne-Cécile Vandalem

2025 : un ancien paquebot de luxe dérive entre le Danemark et le Groenland. À son bord, des gens réunis par une lettre mystérieuse. Meurtres, corruption minière et embrouilles politiques : pourra-t-on sauver le navire ? Entre thriller climatique, comédie musicale et cinéma en direct, la croisière claque des dents.

Embarqués en secret sur l’Arctic Serenity, six inconnus, confinés dans la salle de réception du paquebot, errent dans les eaux internationales. Un journaliste, une ancienne ministre du Groenland, une activiste écologique, un acteur tragique, une veuve éplorée, un obscur capitaine : qui les a rassemblés là ? Et pourquoi ? Fantômes, masques, mensonges et vengeances tomberont au fil d’une traversée sans fin. Dans la salle de bal, un band joue une B.O. surannée tandis que dans les couloirs, les cabines et la cale, tout ce qu’on ne peut voir au plateau est filmé, projeté en direct aux spectateurs, à leur tour passagers clandestins d’une intrigue immersive. Maniant finement l’absurde et l’ironie, Anne-Cécile Vandalem écrit et met en scène une performance théâtralo-cinématique, une pièce documentée et légèrement givrée sur le devenir de l’humanité.

janvier 2020

Lettres du Front

1914 1918

//Théâtre

//Mise en scène Olivier Baucheron

Les lettre rassemblées par Jean-Pierre Guénost sous le titre Paroles de poilus sont connues. Authentiques, elle font partie de notre patrimoine et attestent du vécu et des blessures de la Grande Guerre. Prendre la parole pour dire la guerre: chaque lettre témoigne d'un moment particulier, d'une position personnelle ou d'un lien avec les proches au sein de cette terrible réalité. Les hommes, presque tous au front, les femmes, non seulement présentes dans l'attente des courriers, sont aussi actives dans les heures graves. Remplaçant les hommes dans l'économie, dans les villes et dans le monde rural, mères, sœurs, épouses, fiancées furent aussi touchées dans leur chair, dans leur vie affective, dans leur avenir...

octobre 2019

Butterfly

//Opéra 

//Mise en scène Jean-Philippe Clarac

& Olivier Delœuil

Ceci n’est pas exactement Madame Butterfly. Il y a bien la musique de Puccini, sa brillance orchestrale et sa sincérité lyrique, mais le collectif Clarac-Deloeuil > le lab n’entend pas proposer au public de Limoges une mise en scène littérale des malheurs de la petite japonaise Cio-Cio-San.

Nous sommes à Limoges, et nous y restons : l’appartement de l’héroïne, spectaculairement suspendu au-dessus des instrumentistes de l'orchestre, est le lieu de départ de cette réflexion sur l’incompréhension toujours actuelle entre Orient et Occident. Entre rêve et réalité, entre fantasmes et dialogues entre deux cultures, le parcours d'une jeune femme "désorientée", qui se japonise peu à peu… jusqu'à en mourir..

mars 2018

Mam'zelle Nitouche

//Opéra 

//Mise en scène Pierre-André Weitz

Mam’zelle Nitouche est l’œuvre la plus célèbre d’Hervé, compositeur revendiqué Père de l’opérette, titre disputé par son contemporain Offenbach.

Sur une intrigue rocambolesque, Mam’zelle Nitouche brosse une réjouissante galerie de personnages à double-entrée : un héros organiste le jour dans un couvent et compositeur d’opérette le soir, une novice qui ne rêve que de « mettre les voiles » plutôt que de le prendre pour laisser libre cours à sa passion pour le théâtre, sous le regard d’une mère supérieure à l’absolution facile. Sur une musique divertissante au possible, le livret, co-écrit par Meilhac, auteur de la Carmen de Bizet, est un bonheur : il fait le grand écart entre l’austérité des murs d’un couvent et la chaleur des planches d’un théâtre, en passant par quelques haltes dans une caserne.  

Ce spectacle, où l’on se rit de la vie, dégage une énergie insensée et communicative, dans le même esprit que Les Chevaliers de la Table ronde, du même Hervé, joué en février 2017 à l’Opéra de Limoges, et qui réunissait en grande partie les mêmes artistes, tour à tour chanteurs, danseurs, acteurs, avec cette fois-ci la composition hilarante d’Olivier Py dans sa Miss Knife.

octobre 2018

La Flûte enchantée

//Opéra 

//Mise en scène David Lescot

David Lescot revient à zéro, dans la mise en scène de cette épopée féérique : il impose une dynamique à deux vitesses à l’histoire de cette quête d’amour de Tamino parti sauver Pamina, la fille de la Reine de la Nuit, des griffes de Sarastro. Il fait de la querelle mythologique entre Sarastro et la Reine de la Nuit la querelle d’un couple concerné par l’éducation de leurs enfants (Papageno et Pamina). 
Mais en plaçant cette Flûte dans le contexte post-apocalyptique de notre société gâchée par ses excès, David Lescot réfléchit sur le projet de Sarastro de refonder l’humanité…

novembre 2017

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